Langue et altérité dans la culture de la Renaissance
Selected and Expanded Papers from the Second International Colloquium in the series Early Modern Cartographies of Difference (Nanterre, 16-17 June 2006).
Edited by Ann Lecercle & Yan Brailowsky
© 2008 Presses Universitaires de Paris Ouest, ISBN : 978-2-84016-039-7
Au cœur de l’organisation sociale de la Grèce antique et de l’institution théâtrale s’inscrivait Dionysos, « la figure de l’Autre » par excellence (Louis Gernet). Le théâtre élisabéthain, quant à lui, plaçait le festif ou l’Altérité prohibée dans un lieu alternatif, de l’autre côté de la Tamise, comme pour mieux confronter la ville au-delà de ses frontières. Entre les murs du théâtre, les garçons jouaient les rôles de femmes – fait unique en Europe à l’époque – alors que le langage était lui-même « autre », un mélange instable d’idiomes naturels et de langues vernaculaires issues des cultures dominantes d’Europe continentale, marquant la disparition progressive de la langue de l’« Église d’Antan », le latin, de plus en plus souvent perçu comme la langue de l’Autre suprême, le Pape Antéchrist.
Ce volume tente de montrer la diversité topologique de l’Altérité dans la culture de la Renaissance en s’intéressant à la fois à la langue « autre » (la calomnie, l’insulte, le jargon des colporteurs, la traduction, la prophétie), comme aux figures de l’« Autre » (le fantôme, le bâtard, le garçon acteur travesti, l’homme des bois…).
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In Ancient Greece, the institution of the theatre marked the installation, at the centre of society, of Dionysus, “the figure of the Other” par excellence (Louis Gernet). The Elizabethan theatre accommodated the festive or forfended Other from a vantage point, on the other side of the River Thames, confronting the city just beyond its limits. Within the walls of the theatre, women were played by boys, a fact unique in contemporary Europe, while the tongue in which they played was constitutively inhabited by Otherness, an unstable melting pot of natural idioms and vernaculars from the dominant cultures of the Continent, marking the eclipse of the language of the “Old Church”, Latin, increasingly identified with the language of the ultimate Other, the Roman Antichrist.
This volume explores the topology of Otherness in Renaissance culture by addressing otherness in utterance (slander, insult, underworld cant, translation, prophecy), as well as with the figures of the Other (the ghost, the bastard, the transvestite boy actor, the Green Man…).
Contents / Table des matières
List of illustrations / Table des illustrations (iv)
Preface / Préface (1)
- Cartographies of Otherness : Placing Parameters (5)
Ann Lecercle - « Castalian King Urinal Hector of Greece » : la « langue latrine » dans The Merry Wives of Windsor (15)
Nathalie Vienne-Guerrin - “A Kind of Music” : The Representation of Cant in Early Modern Rogue Literature (31)
Viviana Comensoli - Le jargon des colporteurs : de la langue secrète à la représentation pittoresque (45)
Pascale Drouet - “Lest My Brain Turn”: Lying about Dover Cliff, and Locating the Other in King Lear (59)
Simon Ryle - At the “frank heart” of King Lear : Shakespeare’s French As a Second Language (77)
Marie-Dominique Garnier - Curiositas et dynamique du désir dans le Londres élisabéthain (87)
François Mallet - Arboreal language and otherness in Andrew Marvell’s “Upon Appleton House” (1651) (101)
Victoria Bladen - Prophetic Utterance in Elizabethan Culture (131)
Yan Brailowsky - Signes scéniques et trouble identitaire : l’altérité de l’ombre tragique (147)
François Lecercle - “And if that Envie barke at thee”: Slanderous Reading and the Case of Ben Jonson (165)
Lynn Sermin Meskil
Appendix / Appendice (179)
Contributors / Note sur les auteurs (185)
Index (189)